Le fondateur du Front national se dresse contre tout changement de nom du parti et prévient sa fille : « Elle ne pourra rompre ses liens avec moi qu’en se suicidant ! »
Objectivement, c’est totalement absurde. Subjectivement, c’est une trahison de l’histoire du mouvement (…) C’est inexplicable et suspect. »
Jean-Marie Le Pen prend la parole dans « Le Journal du Dimanche » pour demander « très fermement » aux adhérents du parti qu’il a fondé « de rejeter la réforme des statuts, ainsi que le changement du nom du Front national », voulus par sa fille Marine.
Le « Menhir », qui aura 90 ans en juin, est aujourd’hui exclu du parti d’extrême droite, mais il reste président d’honneur, comme vient de le confirmer la justice.
Il compte se rendre au congrès
Lors du congrès des 10 et 11 mars, à Lille, qui veut acter la « refondation » du parti, les militants se prononceront sur une réforme des statuts qui supprime le poste de président d’honneur, déjà validée fin janvier par la direction du FN.
Les militants voteront sur un nouveau nom, « dans la foulée » du congrès qui doit s’exprimer sur les modalités de ce vote, a indiqué la présidente du parti, Marine Le Pen.
« Il faut un truc qui sonne comme un slogan » : au FN, le casse-tête du changement de nom
Son père confirme dans le JDD qu’il sera « à Lille » pour le congrès, précisant qu’il ne sait « pas encore quelle forme prendra (s)on intervention ». Le FN a assuré qu’il lui en interdirait l’accès, au motif qu’il n’est plus adhérent.
A sa fille qui a estimé qu’il « ferait n’importe quoi » « pour quelques minutes d’existence médiatique », Jean-Marie Le Pen rétorque :
« J’ai existé avant elle et elle existe grâce à moi. Elle est sortie de moi, après tout. Si j’ai quelque chose à dire, je le dis. »
Il ajoute, dans une allusion à Steeve Briois, secrétaire général du FN et maire d’Hénin-Beaumont :
« Le nom de Le Pen lui-même implique d’ailleurs des responsabilités. Si Mme?Le Pen veut en changer, qu’elle se marie, avec M.?Briois par exemple… »
Quant à la volonté de sa fille de rompre avec lui et de dédiaboliser le parti, Jean-Marie Le Pen répond :
« Elle ne pourra rompre ses liens avec moi qu’en se suicidant ! C’est mon sang qui coule dans ses veines. »« Elle ne serait pas ce qu’elle est si je n’avais pas dirigé le FN, et soutenu sa candidature à la présidence du parti. Et puis, elle est présidente depuis sept ans. Par conséquent, si l’image du Front est diabolique, c’est sa responsabilité ».
Jean-Marie Le Pen indique ne pas être en relation avec sa fille – « c’est une tristesse. Mais la vie politique en compte beaucoup » -, ni avec sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, qui s’est retirée de la vie politique.
Pas candidat
Lui-même ne sera pas candidat aux élections européennes de 2019 – il laissera « cela à des gens plus jeunes » -, mais n’entend pas renoncer « à faire de la politique ». « Je m’exprimerai sur ce que je crois être l’intérêt du pays aussi longtemps que j’en aurai la capacité ».
A la question de savoir si le président de LR Laurent Wauquiez est un danger pour le FN, Jean-Marie Le Pen juge que « c’est un rival ». « Il est sans doute le concurrent Républicain le plus dangereux, puisqu’il se base pratiquement sur les mêmes thèmes que le FN ».
Source: nouvelobs.com
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