Le Premier ministre a notamment annoncé la création de 1.500 places de prison et un contrôle renforcé sur les écoles hors contrat.
Endiguer la radicalisation par une « approche large ». C’est l’objectif du nouveau plan contre la radicalisation djihadiste présenté par Edouard Philippe ce vendredi à Lille. Un domaine où les autorités avancent encore à tâtons trois ans après les attentats de janvier 2015.
Au terme d’un comité interministériel rassemblant une dizaine de membres du gouvernement, dont Nicole Belloubet (Justice), Gérard Collomb (Intérieur), Jean-Michel Blanquer (Education) et Laura Flessel (Jeunesse), Edouard Philippe a dévoilé 60 mesures destinées à la « prévention de la radicalisation ».
La première d’entre elles prévoit la création de 1.500 places de prison supplémentaires pour isoler les détenus radicalisés. Près d’un tiers de ces places sera créé d’ici la fin de l’année « dans des quartiers étanches, exclusivement dévolus aux détenus radicalisés », a promis le locataire de Matignon.
Lutte contre le « complotisme » Les quartiers d’évaluation de la radicalisation, où la dangerosité des prisonniers est évaluée pendant plusieurs mois, passeront de trois à sept. Deux quartiers de prise en charge des personnes radicalisées doivent être créés en 2018, sur le modèle de celui existant dans la prison de Lille-Annoeulin.
Sur près de 70.000 détenus en France, 512 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits de terrorisme. Et 1.139 prisonniers de droit commun ont été identifiés comme « radicalisés », selon l’administration.
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Le second volet du plan présenté par Edouard Philippe concerne l’éducation. Le Premier ministre a affiché son soutien à une proposition de loi au Sénat qui veut renforcer le contrôle sur les écoles hors contrat. Même si ces dernières n’accueillent pour l’instant que 74.000 élèves, elles sont en forte progression. Leur régime de déclaration va donc être unifié et mis à jour.
L’éducation à l’information va également être « systématisée » afin de lutter contre le « complotisme ».
Focus sur la fonction publique Dans la lignée des décrets permettant d’écarter un militaire ou un fonctionnaire exerçant une activité sensible pour des motifs de radicalisation, le Premier ministre a également annoncé le lancement d’une mission pour étudier les cas dans la fonction publique en général.
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« Nous devons envisager de pouvoir écarter de ses fonctions un agent en contact avec des publics sur lesquels il est susceptible d’avoir une influence, et dont le comportement porte atteinte aux obligations de neutralité, de respect du principe de laïcité, voire comporte des risques d’engagement dans un processus de radicalisation », a expliqué le Premier ministre.
La mission, confiée au ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, devra rendre ses propositions d’ici fin juin.
Source AFP
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