De 40 à 50 000 clandestins vivraient à Mayotte

5 Avr 2018 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Selon les dernières estimations, un cinquième de la population de l’archipel serait en situation irrégulière.

Les images font froid dans le dos.

Dans le nord de la grande Terre, à Mayotte, près des plages où les immigrés clandestins venus des Comores voisines accostent nuit et jour, des milices d’habitants se substituent aux autorités et arrêtent les migrants pour les conduire à la gendarmerie. Mais pas de quoi endiguer le flux de nouveaux arrivants. Surpopulation et misère créent un cocktail détonnant. Les actes de violence se multiplient et la population, inquiète, est à bout. L’île est aujourd’hui au bord de la rupture. Des collectifs de citoyens ont multiplié les barrages pour protester contre l’insécurité et attirer les caméras. Barrages qui pourraient disparaître cette semaine si les consignes d’apaisements sont respectées. 

L’archipel de Mayotte, 101ème département français depuis 2011, subit une immigration clandestine massive difficile à chiffrer précisément. Ces clandestins ne peuvent être par définition comptabilisés précisément et l’on ne peut avancer que des estimations. Les forces de police déclarent « opérer entre 25 et 35 reconductions à la frontière par jour », ce qui représente plus de 10 000 expulsions annuelles. C’est à peu près tout comme statistiques officielles.  
Enquêtes de terrain  

Alors combien sont-ils vraiment à vivre sur l’île ? Interrogé sur le sujet, le directeur régional de l’Insee, Aurélien Daubaire, renvoie à une étude menée en 2015-2016 qui montre que « 4 adultes Mahorais sur 10 sont étrangers, dont la moitié d’entre eux en situation irrégulière. » Sur une île peuplée de 256 000 habitants, où les moins de 20 ans sont majoritaires, cela représente entre 40 et 50 000 immigrés sans papiers qui vivent dans les « bangas », les bidonvilles locaux. 

Selon certains collectifs de citoyens, relayés par un Front National très fort sur place, un Mahorais sur trois serait clandestin et la population de l’île serait largement sous-estimée. Une accusation réfutée par Aurélien Daubaire : « La qualité de nos dernières enquêtes s’est beaucoup améliorée grâce à une meilleure cartographie des lieux et à des enquêtes de terrain efficaces. Du coup, la part de non-réponses au questionnaire du recensement est désormais inférieure à celle observée chez les ménages de métropole. »  
 

Même si la statistique progresse, la situation demeure très tendue. Et certains grévistes menacent de faire succéder aux barrages des actions « coups de poing » ciblées de sinistres augure. 
lexpress.fr

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