Jean-Claude Rolinat, aujourd’hui membre du Bureau politique du Parti de la France, a été pendant 17 ans l’un des rouages de la machine « Front National ». Il donne des détails sur la vie interne du mouvement, et exhume deux décennies d’angoisses et d’espérances au plus près des militants. Il nous narre les heures difficiles de certains collages dans d’improbables cités banlieusardes, ou d’instables présences sur des marchés.
Vous venez de publier aux éditions Dualpha « 17 ans dans les tranchées du Front National » ; en dehors des évènements politiques qui vous ont marqué, comme le soulèvement de Budapest ou la fin de l’Algérie française, vous nous entraînez dans vos expériences municipales et vos démêlés avec la justice et les communistes, sans oublier la descente aux enfers de l’un de vos camarades.
Quand on arrive au soir de sa vie et que l’on aime la lecture et l’écriture, que l’on a « des choses à raconter », on a une irrépressible envie de coucher sur le papier ses souvenirs, de faire appel à sa mémoire pour témoigner, pour rappeler des faits, préciser des actions ou rectifier des versions, bref, brosser aussi quelques portraits. Et puis, c’est aussi l’occasion de faire revivre une France évanouie – en ce qui me concerne mon « terroir » parisien, « couleur sépia », disparu – comme l’enfance qui est une patrie perdue que l’on ne retrouve jamais.
Dans ce livre, vous révélez, vous interrogez, vous soulevez des questions, vous émettez des doutes sur des vérités officielles, vous rappelez des actions d’agit-prop oubliées ou méconnues du grand public. Mais surtout vous témoignez.
Avec moi, le lecteur est au cœur du carré des militants, il ressent la chaleur fraternelle qui liait des gens de toutes conditions, venus de partout, rassemblés par un aimant plus fort que tout : l’amour du pays, la grandeur de la France, le respect dû à ceux qui sont morts pour elle. On est au cœur de l’hebdomadaire National Hebdo et du groupe FN au Conseil régional d’Île-de-France, nous sommes sur les marchés ou aux « collages », on voit passer de grandes et moins grandes figures qui ont fait ce mouvement. Coucher sur le papier ses souvenirs, raconter sa vie de militant, exprimer ses espoirs, énumérer ses réussites et ses échecs, c’est un peu la prétentieuse volonté de vouloir se survivre… mais pas que ! Si le Rassemblement National peut récolter aujourd’hui une belle moisson d’électeurs, c’est que d’autres que ceux qui siègent dans les assemblées actuelles, se sont investis, se sont sacrifiés, ont semé, et, parfois, sont morts ou ont connu la prison. On devrait s’en souvenir. C’est le but de mon livre.
Outre vos souvenirs de militants et « d’apparatchik pas si ordinaire », vous en profitez pour revenir sur les grands événements de ces cinquante dernières années.
L’affaire Malik Oussekine, les troubles en Nouvelle-Calédonie, la guerre d’Irak-Koweit, l’Afrique du Sud et la fin de l’apartheid et bien d’autres événements, oui, forcément… à la fois avec le regard du militant et l’œil du touriste-reporter que je n’ai jamais cessé d’être toute ma vie durant… ce qui m’a permis de remettre en perspectives l’action politique que nous avons menée et la marche du monde. Oui, si nous étions arrivés au Pouvoir, notre pays aurait pu être bien différent de ce qu’il est aujourd’hui ! On ne refait pas l’histoire, certes, mais on peut encore rêver…
17 ans dans les tranchées du Front National, Jean-Claude Rolinat, éditions Dualpha, 368 pages, 39 euros. Pour le commander, cliquez ici.
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