Réunie jeudi 8 novembre, l’Assemblée des départements de France (ADF) s’est inquiétée du nombre croissant d’enfants immigrés non accompagnés. Et de leur coût faramineux.
Une croissance exponentielle. En 2018, les départements auront accueilli 40 000 mineurs isolés issus de l’immigration, selon les projections, contre 25 000 en 2017 et 13 000 en 2016. C’est le chiffre qui a inquiété l’Assemblée des départements de France, réunie jeudi 8 novembre à Rennes pour leur congrès annuel, rapporte Le Figaro . Les élus n’ont pas caché leur désarroi devant ce chiffre mais surtout ce qu’il implique en terme de coût et de risque pour la cohésion sociale. Plus de 2 milliards par an
50 000 euros par an. C’est le coût annuel d’une prise en charge de mineur, prévue dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). A la fin de l’année, la facture totale devrait atteindre 2 milliards d’euros. Mais en réalité, en termes de dépense publique, la charge devrait largement dépasser ce chiffre. En effet, il faut aussi prendre en compte l’évaluation des jeunes arrivants avant leur placement dans les services sociaux qui représente un coût supplémentaire de 240 millions d’euros. Sans compter les « contrats jeunes majeurs » qui peuvent être signés lorsque les mineurs atteignent l’âge de 18 ans, au coût unitaire de 30 000 euros par an.
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our amortir ces dépenses et selon les dernières propositions de Jacqueline Gourault, ministre des Territoires, l’Etat assumerait aujourd’hui 17% de la charge. Loin, très loin des 100% promis par Emmanuel Macron, malgré une légère hausse de 3%, saluée par le président de l’ADF, Dominique Bussereau. Au départ de la crise migratoire en 2015, seuls les départements frontaliers étaient concernés. Aujourd’hui, le problème s’est étendu à toutes les collectivités, qui se disent confrontées à « une imprévisibilité totale » et qui estiment que ce problème migratoire est une responsabilité régalienne de l’Etat.
Un problème social
Mais au-delà des dépenses, les élus pointent un problème politique. Selon Jean-Marie Bernard, président du département frontalier des Hautes-Alpes, « personne ne peut plus dire aujourd’hui que l’accueil des mineurs non accompagnés relève de l’aide sociale à l’enfance. C’est un problème économique et démographique lié au développement de l’Afrique. Macron doit assumer cette question majeure sans la noyer dans les responsabilités sociales de nos départements ».
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