Un Français parmi les bourreaux vus sur la vidéo de décapitations diffusée dimanche par l’État islamique ? La piste est envisagée par le ministère de l’Intérieur, qui n’a pas encore pu la confirmer. Sur les images de l’exécution de l’otage américain Peter Kassig et de quelques 18 soldats syriens, bourreaux et victimes apparaissent les uns après les autres.
Dans les rangs des terroristes figure un jeune français de 22 ans, prénommé Maxime, originaire d’un petit village de Normandie, dans l’Eure. Il se ferait appeler Abou Abdallah Al Faransi. Il a été reconnu par plusieurs spécialistes du terrorisme et identifié par plusieurs de ses connaissances.
Sur la vidéo, le jeune normand avance, le regard droit, déterminé, glaçant. Rien ne le distingue des autres. Barbe fournie, bonnet noir, uniforme sable, le Français pousse devant lui un otage et saisit un couteau. Une image terrible, à des années lumières de celle qu’il a laissée chez lui dans son village. À Bosc-Roger-en-Roumois, à une demi-heure de Rouen, c’est la stupeur. Personne n’aurait imaginé que Maxime pourrait en arriver là. Encore moins ses amis. Hugo a vu la vidéo où son copain égorge un homme. Après un long silence, le regard dans le vide, l’homme accuse le coup. « Je suis très choqué. Je me demande comment on peut en arriver là, à cet âge-là ».
Comme beaucoup de ses proches ici, Hugo n’a jamais vu Maxime comme quelqu’un de radical. Il y a encore trois ans, il sortait, faisait la fête. « C’était quelqu’un de très gentil, de très joyeux. Quelqu’un qui était derrière ses copains », se souvient Geoffrey, un proche qui l’a vu changer de religion sans jamais penser un seul instant qu’il s’était radicalisé. « Il a arrêté les cours au bout d’un moment. Il s’est converti petit à petit. Il allait à la mosquée, il faisait ses prières ».
Issu d’une famille sans histoire, aux racines catholiques, il avait créé en 2010 une petite société de vente de pièces détachées sur internet. C’est là, sur le web, qu’il a subitement et violemment découvert l’islam.
En août 2013, il part au jihad. Interrogé par BFMTV l’été dernier, il affirme s’être converti seul. Le Normand évoque des entraînements et des opérations spéciales. Il revendique son but suprême : appliquer la charia et mourir au combat. Le martyr. Mais avant cela, le jihadiste français a choisi de semer la mort. Un couteau à la main et le visage découvert.
Selon le spécialiste du terrorisme Jean-Charles Brisard, il pourrait y avoir un deuxième français parmi les bourreaux de la vidéo.
source rtl.fr
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