Selon les données confidentielles de la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGesco) que nous nous sommes procurées, 659 293 journées d’absence des professeurs du premier degré n’ont pas été remplacées durant l’année scolaire 2012-2013.
LP/Infographie Mieux vaut aller à l’école à Poitiers qu’à Saint-Denis. Selon les données confidentielles de la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGesco) que nous nous sommes procurées, 659 293 journées d’absence des professeurs du premier degré n’ont pas été remplacées durant l’année scolaire 2012-2013. Le taux de remplacement s’élève à 87,96 % au niveau national, mais de nombreuses académies affichent des moyennes beaucoup plus basses comme la Corse, où les enseignants ne sont pas remplacés dans 26,8 % des cas, alors qu’à Poitiers ils le sont à 98,5 %.
« Le nombre de jours d’absence des professeurs n’est pas tout à fait exact, précise le ministère de l’Education nationale, car il inclut les journées prises durant les petites vacances scolaires, alors qu’elles n’ont aucune répercussion sur les écoliers. » A titre d’exemple, un congé maternité posé du 1er décembre au 1er mars comptabilisera 10 jours d’absence sur les vacances de février, alors qu’il n’y a pas classe. Une situation loin d’être exceptionnelle dans cette profession à plus de 80 % féminine. Mais les chiffres du ministère ne prennent pas en compte les absences pour formation ou les congés de longue durée…
Un nombre de postes jugé insuffisant par les syndicats
Au total, l’absentéisme des professeurs est dans la moyenne de la fonction publique d’Etat (7,3 % de taux d’absence), mais supérieur à celui du privé (4,2 %).
Le ministère calcule que les élèves perdent en réalité deux jours d’école par an en moyenne. Pourtant, entre 2009 et 2012, la situation n’a cessé de se dégrader. Rue de Grenelle, on pointe les « 80 000 suppressions de postes effectuées par Nicolas Sarkozy au sein de l’Education nationale. Les académies affichant une forte croissance démographique, comme Créteil, Lyon ou Aix-Marseille, n’ont eu d’autre choix que de couper dans les effectifs des remplaçants ».
2 400 postes de suppléants dans le premier degré ont été créés en 2013 et 450 cette année. Mais ce n’est pas assez, tonnent les syndicats d’enseignants et les parents d’élèves. « Il nous manque toujours 2 000 remplaçants, peste Sébastien Sihr, secrétaire général du syndicat Snuipp. Le vivier n’a pas été reconstitué. » Les départements du Nord et de la Seine-Saint-Denis sont ceux qui souffrent le plus de cette pénurie, notamment pour les remplacements de courte durée, plus rarement assurés.
« L’Education nationale ne veut pas s’attaquer au problème, juge Valérie Marty, la présidente des parents d’élèves de la PEEP. C’est la gestion des ressources humaines qu’il faut revoir, en permettant, par exemple, des remplacements entre les académies. » « Il faut avoir une vision sur dix ans, estime, de son côté, Paul Raoult, le président de la FCPE. Le gouvernement a annoncé 54 000 recrutements, mais ça ne suffira pas. » source : le Parisien
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