La fronde anti-Philippot s’organise autour de Carl Lang. Le 25 avril, l’ex-FN lancera à Metz l’antenne mosellane du Parti de la France.
Dominique Biry se définit lui-même comme « un patriote ». Il se range parmi les partisans de l’orthodoxie nationaliste.
Après trois ans à la tête de la 4e circonscription FN de Moselle (Sarrebourg-Château-Salins), il rend son tablier et quitte le navire lepéniste. Le 25 avril, Carl Lang, comme lui ex-frontiste, viendra à Metz l’installer dans ses nouvelles fonctions de secrétaire départemental de sa formation politique : le Parti de la France. En ligne de mire, les législatives de 2017.
Lassé d’un FN dans lequel il ne se reconnaît plus, Biry dénonce pêle-mêle « le lobby gay », « la complaisance envers l’Islam » et envers les gauchistes grecs de Syriza, « la dédiabolisation économique » à laquelle il ne croit pas davantage qu’au retour de la retraite à 60 ans ou à un Smic à 1 700 € – « Pensez donc, en pleine crise économique »… On dirait du Le Pen… père. Ou du Gollnisch dont certains espèrent secrètement qu’il finira lui aussi par quitter le navire pour renouer avec la frange maximaliste.
« La goutte d’eau »
Le réquisitoire de ces déçus du « marinisme » cible clairement la ligne politique défendue par Florian Philippot pourtant promis à la tête de liste en Alca pour les régionales. Plus que jamais, le n°2 du FN cristallise le ressentiment de ceux qui l’accusent désormais ouvertement de saper l’héritage de Jean-Marie Le Pen. Et ce, avec la complicité tacite de Le Pen fille. « Philippot place des gens à lui partout », fustige Bernard Brion. En 2014, l’ancien secrétaire départemental du FN (2004-2007) a entamé son quatrième mandat comme conseiller municipal à Sarrebourg. Elu sous les couleurs du Rassemblement Bleu Marine, tout comme Nicolas Vidal, ils ont depuis, l’un et l’autre, claqué la porte du parti. Le refus de Paris de lui accorder l’investiture pour les départementales a, dit-il, constitué « la goutte d’eau ». Mais à l’entendre le cœur n’y était plus. Lui aussi dénonce la propension de Florian Philippot à verrouiller tous les rouages. Brion n’a pas non plus digéré la fascination de Nathalie Pigeot pour le IIIe Reich ( RL du 11/03). Pas plus que les méthodes de management qu’il prête à l’eurodéputée Dominique Bilde. Remplaçante de Jean-Luc Manoury – désormais à Debout la France – au poste de secrétaire départementale en Meurthe-et-Moselle, la mère de Bruno Bilde, cadre influent de la sphère mariniste, ferait la pluie et le beau temps en pays de Sarrebourg où elle est désormais domiciliée.
Des critiques que Thierry Gourlot balaie d’un revers. « Ils ne se reconnaissent plus dans une ligne qu’ils qualifient de moderniste, étatiste ou gaullienne… Eh bien, qu’ils partent. C’est la démocratie. Mais l’éthique élémentaire commanderait de quitter les mandats pour lesquels certains ont été élus grâce à l’étiquette du parti », objecte le secrétaire départemental. Des risques de scission ? Gourlot n’en voit pas. « On n’a jamais enregistré autant d’adhésions » objecte-t-il tout en évoquant les dernier scores électoraux, sans précédents.
Xavier BROUET.
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2015/04/15/ces-frontistes-en-rupture-de-ban
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